Suivre les traces d’un loup dans la neige, entendre l’aboiement du chevreuil, le glapissement du renard, le martèlement du pic épeiche sur un tronc, repérer une coulée de sanglier, un terrier de blaireau, reconnaître le chant de quelques oiseaux, les empreintes, les crottes, les poils ou les plumes de quelques habitants des lieux : autant de façons d’entrer en relation avec le vivant autour de nous et de s’y rendre sensible.
En 2018, le philosophe du vivant Baptiste Morizot publie Sur la piste animale et nous montre que le pistage peut constituer un magnifique exercice philosophique nous permettant de décaler notre point de vue, de s’imprégner des modes d’agir et d’être de l’animal que nous pistons, d’accéder partiellement à son intériorité.
Faites cette expérience de vous « enforester », d’entrer dans cette nature habitée et de faire entrer en vous toutes ces manifestations de vie, toute cette altérité avec laquelle il est si important de rester en lien.
Quelques conseils pour favoriser cet exercice d’observation et d’imprégnation :
- Sans parler de camouflage, adopter une tenue qui se fond relativement bien dans le paysage.
- Ce jour-là, ne pas se parfumer. L’idée n’étant pas non plus de sentir le fauve.
- Accepter le principe de ne pas parler à voix haute, ou de ne pas parler du tout, pendant des phases assez longues.
- Ouvrir ses sens, tous ses sens, optimiser sa capacité d’attention, mais aussi s’exercer à émettre des hypothèses et chercher à les vérifier.
- Ne pas oublier de prendre ses jumelles.