Le 06 août 1895, les habitants du petit village de Chaudun, réduits à une pauvreté extrême et ne parvenant plus à vivre de leurs terres, vendaient leur village à l’Administration des Eaux et Forêt et choisissaient l’exil vers l’Amérique, l’Afrique du nord ou les montagnes voisines.
L’abandon du village de Chaudun par ses habitants retrace l’histoire d’un désastre écologique et humain, celui de l’exploitation abusive d’un milieu fini sans considération d’un avenir à préserver.

Comme l’île de Pâques ou celle de Nauru dans le Pacifique, la montagne de Chaudun nous enseigne la finitude de notre monde et la fragilité de ses ressources. Un message qu’il faut savoir entendre à une époque où différentes crises écologiques s’intensifient.

Au cours du 20ème siècle, d’importants travaux de reforestation et de restauration des terrains de montagne, l’instauration d’une réserve intégrale, l’introduction du mouflon, le retour du cerf, du chamois, celui du loup ont redonné vie à cette montagne blessée et abandonnée par l’homme il y a 120 ans.
Aujourd’hui, Chaudun a retrouvé des prairies, des forêts, le pâturage de quelques vaches et la venue discrète de promeneurs épris de nature et de beauté.